16 janv. 2025 / Lecture de Touchers sauvages, St Antonin Noble Val

comme tripes ne sont pas des rouges chauds à grande vitesse en circulation dense moteur comme cambouis n’est pas en épaisse couche sur tes doigts comme clôtures n’est pas le tremblement la boue froide sur les pieds

ce qui est touche ouvre pas en mot comme se cacher pour boire manger dormir tout près des maisons des villages avoir appris à fondre ne pas marcher au milieu de la route longer contourner en plein jour ces clôtures qui exposent empêchent tuent à ôter à détruire ces barbelés sous les nerfs sous la peau comme se faire réveiller par des armes l’attention à chaque geste en venir à douter des frontières de tout

coincé là comme ne pas voir ne pas avoir appris à voir avoir appris à ne pas voir dans les tripes l’estomac la peur

le même meurt à la rencontre meurt pas en mot comme tu me touches le vent sur ma peau je t’altère le sol jusque dans nos mains nos tissus s’allongent les projections fondent ce monde plus vaste

l’autre parle en images sensations c’est là sans les mots